Nous avons récemment eu l’occasion d’en apprendre davantage sur le sexe et le genre dans la recherche cardiovasculaire avec Amy Johnston.

Johnston étudie les facteurs de risque associés à la maladie. Dans ce cas, elle étudie le sexe et le genre dans les maladies cardiovasculaires.

Il semble que l’on puisse supposer que la recherche effectuée chez les hommes peut être transférée aux femmes, mais en réalité, il existe des différences biologiques et physiologiques entre les sexes qui vont au-delà de la reproduction. C’est important, car les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès des femmes dans le monde.

Amy met en garde contre le fait que le sexe et le genre ne sont pas identiques et recommande de faire attention à l’utilisation de ces termes. Le sexe fait référence aux organes reproducteurs et à l’affectation des chromosomes, tandis que le genre peut être désigné comme un « sexe psychosocial ». Il s’agit d’un continuum qui évolue dans le temps.

Les différences entre les sexes :

Lors de recherches précédentes, on pensait que le mâle de 70 kg était représentatif de tous les humains, mais nous savons maintenant que les hommes et les femmes diffèrent en termes de sensibilité et de risque pour de nombreux problèmes médicaux, et qu’ils réagissent différemment aux médicaments. Par exemple, le tabagisme augmente le risque de maladie coronarienne chez les femmes plus que chez les hommes, et le diabète, l’hypertension artérielle, le cholestérol et l’obésité augmentent le risque de maladie cardiovasculaire chez les femmes dans une plus grande mesure que chez les hommes. Johnston s’intéresse particulièrement aux facteurs de risque cardiovasculaire spécifiques aux femmes, comme les complications liées à la grossesse (par exemple, l’hypertension, le diabète gestationnel, etc.). Bien que 2 à 12 % des femmes enceintes puissent présenter des complications, les données ne sont pas systématiquement collectées lors des études sur les maladies cardiovasculaires.

De nombreuses études ne font toujours pas état ou ne discutent pas des analyses fondées sur le sexe (peut-être parce qu’il n’y a pas assez de participantes). Selon Norris et al. (2020), les femmes atteintes de maladies cardiovasculaires au Canada sont sous-reconnues, sous-diagnostiquées, sous-traitées et insuffisamment soutenues.

Les différences de genres :

Les caractéristiques, les rôles et les attitudes liés au genre influent sur la santé différemment du sexe biologique, car les hommes et les femmes peuvent signaler des caractéristiques liées au genre traditionnellement attribuées au sexe opposé.

Des recherches sont actuellement menées à Montréal sous le nom de GENESIS-PRAXY (Gender and sex determinants of cardiovascular disease: From bench to beyond-premature Acute Coronary Syndrome).

Orientations futures :

Johnston recommande ce qui suit pour la recherche future sur les maladies cardiovasculaires :

– Améliorer la participation des femmes aux essais (accroître la participation à la recherche)

– Indiquer les résultats de l’étude par sexe

– Tenir compte du sexe à toutes les étapes du développement des médicaments et du genre dans la recherche et la pratique clinique

Vous voulez en savoir plus ?

Nous vous encourageons à consulter le site web de l’Institut canadien de recherche en santé du Canada.

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