La COVID-19 : un mal pour un bien


Vanessa Sandra Demeya Sonkeng

Université d’Ottawa

COVID-19, tel est le nom du virus qui fait présentement l’objet de plusieurs réflexions partout dans le monde. D’après le dictionnaire LAROUSSE (s.d.), une pandémie est une épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire au monde entier.  Dans son article, Papin (2010) nous éclaire sur les réponses du docteur Tom Jefferson, médecin épidémiologiste, par rapport à la définition d’une pandémie. Elle stipule que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) aurait changé la définition d’une pandémie. Selon Jefferson : on déclare une pandémie lorsqu’on voit « plusieurs épidémies simultanées à travers le monde avec un grand nombre de décès et de maladies » et que la définition d’aujourd’hui est qu’« une pandémie est une maladie épidémique mondiale » (Papin, 2010, p.1). Honnêtement, je ne trouve pas une grande différence entre ces deux définitions, sauf qu’elles peuvent peut-être nous aider à mieux saisir la différence entre une grippe saisonnière connue et l’apparition d’un nouveau virus de grippe dont notre corps n’aurait pas encore d’immunité. Dans tous les cas, moi je pense que seule l’ampleur géographique nous permet de distinguer une pandémie d’une épidémie. De plus, dans le même article, il est écrit que le docteur Claude Thibeault, membre du comité d’urgence du règlement sanitaire international de l’OMS, a démenti ce changement de définition. Ma réflexion sur cette pandémie porte sur l’origine et l’évolution de la COVID-19, son impact économique ainsi que sur les changements négatifs et positifs qu’elle aurait apportés.

  1. ÉVOLUTION ET ORIGINE DU CORONAVIRUS

La maladie à coronavirus 2019 ou COVID-19(acronyme anglais de coronavirus disease 2019) est une maladie infectieuse de type zoonose causée par la souche de coronavirus SARS-CoV-2. Les symptômes les plus fréquents en sont la fièvre, la toux, la gêne respiratoire et, plus rarement, un syndrome de détresse respiratoire aiguë pouvant entrainer la mort, notamment chez les personnes rendues fragiles par l’âge ou par d’autres maladies. La maladie apparaît en novembre 2019 à Wuhan, en Chine centrale avec des cas inhabituels de pneumopathie justifiant de sévères mesures de confinement en janvier 2020. En mars 2020, l’épidémie est requalifiée en pandémie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La pandémie de COVID-19 s’est propagée rapidement dans de nombreux autres pays qui ont pris à leur tour des mesures similaires en ce même mois de mars. La COVID-19 est contagieuse avec transmission interhumaine via des gouttelettes respiratoires, surtout lorsque les gens toussent ou éternuent, ou via un contact manuel avec une surface contaminée suivi d’un toucher de la main sur le visage (bouche, nez, yeux, pas la peau). La période d’incubation se situe généralement entre deux et quatorze jours, avec une moyenne de cinq jours. Une proportion importante des personnes infectées ne présente aucun symptôme mais peut transmettre la maladie. Son diagnostic repose surtout sur un test (RT-PCR) et/ou sur les images pulmonaires faites au scanneur (Weiss, 2020).

Au Canada, les écoles, les garderies et les établissements postsecondaires ont fermé le 13 mars 2020 pour une durée indéterminée. Ainsi je me suis sentie obligée d’arrêter de travailler pour m’occuper de mon enfant à la maison. J’ai directement vu mon revenu baisser mais j’avais espoir de m’en sortir quand même.

2.     IMPACTS ÉCONOMIQUES

Premièrement, tous les parents qui se sont sentis obligés d’arrêter de travailler pour s’occuper de leurs enfants ont demandé l’assurance emploi comme moi. Ensuite les premiers ministres, provinciaux et fédéral, ont déclaré à tour de rôle la fermeture des travaux non essentiels pour réduire la propagation du virus. Certes, cette décision a engendré la hausse du taux de chômage qui a atteint en deux semaines le pourcentage correspondant au taux de chômage atteint en 2018 et en 2019 (Statistique Canada, 2020). Des compagnies ont fermé, plusieurs travailleur·e·s autonomes se sont retrouvé·e·s sans revenus, certain·e·s ont eu droit à l’assurance emploi, mais d’autres pas. Plusieurs personnes ont complètement perdu leur emploi, c’est-à-dire qu’à la fin de la pandémie, ces personnes devront recommencer à zéro. Tous les restaurants ont fermé et ceux qui le pouvaient ont juste gardé le service de livraison, les constructeurs de maisons ont arrêté leurs travaux, les voyages par avion ont été annulés, presque plus de circulation sur les routes.

« Le vide et le silence se sont installés partout. »

Tout le monde avait désormais l’obligation de rester à la maison sauf celles et ceux dont le travail est jugé essentiel, c’est-à-dire les médecins et tout le personnel de santé, des forces de l’ordre, des employé·e·s des épiceries et de quelques compagnies de production alimentaire. Les compagnies d’assurance ont baissé le taux de leur prime, et ont aussi supprimé cette prime dans certains cas pour une courte durée. Le taux d’intérêt des hypothèques et des marges de crédit a énormément baissé. Plusieurs sociétés telles que Hydro-Québec ont supprimé les sanctions liées aux factures impayées et ont permis à certaines familles d’avoir des ententes de paiements plus légères. Par ailleurs, les fonds des gouvernements sont en train de se vider peu à peu suite aux redistributions des taxes aux contribuables, et par les différentes aides d’urgences attribuées du fédéral au provincial et territorial.

3.     LES CHANGEMENTS NÉGATIFS

3.1   Les violences conjugales

Il existait déjà des femmes qui souffraient de violences conjugales bien avant cette pandémie. Cependant, cette violence n’était subie que soit en soirée, soit juste en fin de semaine parce que tout le monde allait travailler. Avec le confinement, les tensions et le stress augmentent pendant que ces personnes sont obligées de rester avec l’auteur·e de cette violence dans la même maison, toute la journée et sur une longue période. Je n’ose pas imaginer ce que ces femmes vivent actuellement et je n’ai pas les mots pour le décrire, surtout quand on sait qu’il est interdit de sortir pour s’évader un peu de l’oppression.

3.2  Impact du confinement sur la santé mentale

Pour moi, ce confinement représente un congé. Je me rappelle encore à quel point j’étais presque surmenée par mon travail, mes études, et le fait d’être une mère monoparentale. J’étais bien fatiguée et je songeais déjà à réduire le nombre de cours que je prenais par session. Comme aujourd’hui, je ne travaille plus, je reçois ma paie de l’assurance emploi qui réussit à payer mes factures, je passe toutes mes journées à soit étudier et faire mes travaux de maîtrise, soit à m’occuper de mon garçon. Je passe plus de temps avec lui et je vois à quel point il est heureux. Il est encore tout petit, le fait de rester à la maison ne le dérange pas, il a juste besoin de bien jouer, de bien manger et de bien dormir. Une chance pour lui que la maison est très grande. Nous n’avons plus le droit de sortir, mais il peut jouer dans la cour. De mon côté, je suis moins inquiète, je me repose plus, je dépense moins, j’appelle ma famille tous les jours pour prendre de leurs nouvelles. Moi je ne vois que le bon côté de cette pandémie.

Cependant, des familles qui sont nombreuses et qui vivent dans un petit appartement où ils ne peuvent pas sortir s’étouffent. Les enfants qui allaient déjà à l’école se sont ennuyés de leurs camarades. Au début, c’était amusant de rester en famille à la maison, mais cela est devenu de plus en plus pénible de se supporter. Les disputes s’installent facilement. Les parents n’arrivaient plus à gérer leurs enfants, car désormais, ils devaient éduquer eux-mêmes leurs enfants, les aider à faire leurs devoirs, jouer avec eux pour qu’elle/ils ne s’ennuient pas. Tout ce qui se passait bien dans certaines familles s’est plutôt très mal vécu dans d’autres surtout dans celles qui pensaient que l’éducation des enfants était la responsabilité des écoles et non la leur ou dans d’autres où chacun sortait le matin et qui se retrouvait le soir uniquement pour dormir ou celles où l’amour était parti et avait laissé place à l’occupation. Pour toutes ces familles, la santé mentale est plutôt en train de se détériorer et j’ai peur qu’à la fin de ce confinement, nous allions observer plusieurs maladies mentales autant chez les enfants que chez les adultes. De plus, il y a des personnes qui vivaient déjà seules, mais le fait d’aller au travail et de papoter avec leurs collègues les empêchait de ressentir leur solitude. Présentement, avec ce confinement, l’extrême solitude leur rendra peut-être fou/folle.  Moi-même, si je n’avais pas mon fils, et que je n’étais plus aux études, je pense que je deviendrais peut-être folle.

4.     LES CHANGEMENTS POSITIFS

4.1 Diminution de la pollution de l’environnement

L’un des plus grands changements positifs que nous pouvons observer et dont je suis très fière est la baisse du taux de pollution de l’environnement (Gris Roy, 2020). Les véhicules ont arrêté de polluer l’air, les usines de fabrication ont arrêté de polluer l’environnement par leurs déchets toxiques, les individus ont arrêté de faire la chasse et d’envahir l’espace des animaux. La faune et la flore reprennent leur splendeur. Apprendre à vivre avec le virus, comme le déclarent certains chefs d’État, cela veut tout simplement dire que les déplacements seront limités et contribueront ainsi à l’assainissement de l’environnement.

4.2 La solidarité

Cette pandémie a développé le sentiment de solidarité chez tout le monde. Riche ou pauvre, tout le monde a compris que nous sommes tous égaux devant ce petit virus. Déjà, lorsque l’OMS déclare une pandémie, tous ses états membres doivent respecter le Règlement sanitaire international (RSI) qui est un accord les obligeant tous à collaborer au profit de la sécurité sanitaire mondiale (Thiébaux, 2020). C’est un appel à l’entraide : les états s’entraident, les gouvernements s’entraident, les citoyen·ne·s s’entraident, les ami·e·s s’entraident, les collègues et les familles aussi.

4.3 Renforcement des règles sanitaires

Aujourd’hui, témoin de cette pandémie la population mondiale a repris conscience de l’importance de respecter les règles d’hygiènes, de respecter les règles de prévention contre les maladies et aussi d’éviter la surconsommation. Nous connaissions déjà toutes ces règles auparavant, mais combien parmi nous les respectaient ? Aujourd’hui elles sont de mise pour notre protection et celle d’autrui.

CONCLUSION

En définitive, nous vivons présentement une pandémie qui touche le plus les pays riches et développés. Cette pandémie n’aura pas que des conséquences néfastes sur ces pays atteints mais aussi des apports positifs dans la vie de certaines familles et aussi sur l’environnement. Par le passé, la pandémie du VIH avait fait plus de dégâts en Afrique que dans le reste du monde et aujourd’hui plusieurs sources indiquent qu’il aurait été fabriqué en laboratoire pour affaiblir l’Afrique (Clayton, 2014). Qu’est-ce qui m’empêche de penser que la COVID-19 aurait peut-être aussi été fabriquée ? Cette fois-ci, ce n’était pas seulement l’Afrique qui était la cible mais aussi plusieurs grandes puissances. Le monde a presque toujours été en guerre, les Hommes sont leurs propres ennemis. Ils s’entre-tuent pour des richesses et la gloire. Faisons-nous face à une nouvelle forme de guerre ? Une guerre dont les armes à feux et bombes auraient été changées par des virus ? Néanmoins j’ai encore espoir que nous nous en sortirons ensemble grandi·e·s pour voir les bons côtés de la COVID-19 sur nous, la société humaine que nous formons et l’environnement physique qui nous héberge.

RÉFÉRENCES          

Clayton, C. (2014). The AIDS Conspiracy. Science Fights Back [Review of The AIDS Conspiracy. Science Fights Back]. Practice, 26(2), 137–138. Routledge. https://doi.org/10.1080/09503153.2014.889411

Gris Roy, C. (2020, 13 mars). La pollution semble baisser avec la COVID-19 : est-ce une bonne nouvelle? Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1662778/impact-pollution-air-coronavirus-chine-co2-carbon-brief-nasa

Larousse. (s.d). Pandémie. Dans Dictionnaire de français Larousse. https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/pandémie/57587

Nicolas, F. (2004, 31 mars). Épidémies, pandémies, endémies – quelles géographies? [compte-rendu]. Les Cafés Géographiques. http://cafe-geo.net/wp-content/uploads/CR-Epid%C3%A9mies-31.03.2004.pdf

Papin, F. (2010, octobre). Docteur, une pandémie, c’est grave ? Actualité médicale, 31(17), 16.

Thiébaux, A. (2020, 11 juin). Pandémie : définition, différence avec une épidémie. Le journal des femmes. https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2619795-pandemie-coronavirus-covid-19-definition-signification-difference-epidemie-exemple-historique/

Statistique Canada. (2020). Tableau 14-10-0287-01 : Caractéristiques de la population active, données mensuelles désaisonnalisées et la tendance-cycle, 5 derniers mois.  https://doi.org/10.25318/1410028701-fra 

Weiss, C. (2020, 14 avril). Mayo Clinic Q and A: Different types of COVID-19 tests. Mayo Clinic. https://newsnetwork.mayoclinic.org/discussion/mayo-clinic-q-and-a-the-different-types-of-covid-19-tests/  

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