La COVID-19 : le réveil tardif pour d’autres pandémies


L.M.

Université d’Ottawa

Au Canada, l’hiver s’apprêtait bien à nous quitter. Nous étions heureux à l’idée de reprendre toute activité en plein air. Malheureusement, rien de cela n’est arrivé. Tout le monde est assis à la maison, attendre désespérément que cela s’arrête : LE CONFINEMENT commence ! POURQUOI ? La COVID-19 : un virus microscopique qui a tout mobilisé et nous a mis tous et toutes en garde à vue ! Quels sont les avis des politicien·ne·s, des économistes ou des sociologues ? Allons- nous survivre à ce virus ou est-ce le début d’un cataclysme ? Pourrons-nous revivre le scénario du crash de 2008, car beaucoup de pays ont fermé leurs frontières par peur de propagation ? En tant qu’individu, citoyen et citoyenne dans une société, pourrait-on affronter ce calvaire ? Seul· ou en union planétaire ? Quels sont les enjeux économiques, politiques, sociaux et environnementaux à surmonter ? N’est-ce pas ici un bon exemple de ce que disait Edgar Morin dans son livre : « le futur se nomme incertitude »(Morin, 1999, p. 44). Tel est l’objet de notre réflexion.

  1. QUEL EST L’IMPACT ÉCONOMIQUE DE LA COVID-19 ?

Du point de vue économique, ce virus est l’un des plus féroces que l’humanité ait vécu. Il compte parmi les plus mortels des 50 dernières années (Benessaieh, 2020). Cependant, son taux de mortalité de 2,2 % ne nous permet pas de le sous-estimer, car « en quatre mois, la COVID-19 avait déjà fait trois fois de morts que l’Ébola depuis 1976 » (Benessaieh, 2020, paragr. 9). D’ailleurs, Marc-André Langlois, épidémiologiste à l’Université d’Ottawa, soutient que « Les virus les plus pathogéniques sont souvent ceux qui se propagent le moins » (Benessaieh, 2020, paragr. 7). Cependant, son impact sur l’économie est une première pour l’humanité. En effet, selon la directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats, la COVID-19 est considérée « une tragédie humaine qui porte à l’économie planétaire un coup d’une gravité sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale » (Pangestu, 2020, paragr. 1).

Aussi, « Qualifié d’“ennemi de l’humanité” par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le virus a refait plonger les bourses en dépit des milliards d’aide économique annoncée » (Fontemaggi et Milasin, 2020, paragr. 1). Enfin, on rajoute que « Si on laisse aller l’épidémie de COVID-19, la proportion de personnes touchées sera très élevée, précise Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’Institut de santé publique du Québec. Le H1N1 a touché 40 % des gens, la COVID-19 pourrait excéder largement 80 % s’il n’y a pas de mesures prises pour empêcher sa propagation » (Benessaieh, 2020, paragr. 10). Par conséquent, il faudrait prendre au sérieux sa propagation, car les pays ne peuvent se permettre autant de pertes économiques dans le cas de confinement prolongé.

2. QUE NOUS ENSEIGNE LA COVID-19 ?

La vieillesse est une source de force et d’inspiration pour certain·e·s, mais pour d’autres, un lourd fardeau ! Chaque jour dans le monde, des milliers de personnes infectées meurent, soit dans les hôpitaux aux soins intensifs, dans des maisons de retraite, en pleine rue ou tout simplement à la maison. C’est une grande mascarade humanitaire, un grand jeu politique ! N’est-ce pas qu’il faut commencer par les plus vulnérables ? Un correspondant de Radio-Canada à Paris nous rapporte que certaines des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) laissent les ainé·e·s isolé·e·s dans leur chambre et qu’elles finissent par mourir toutes seules : « On ne sait combien meurent dans le silence, isolées dans les résidences pour ainé·e·s coupées du monde » (Baron, 2020, paragr. 1). En revanche, un nombre du personnel d’une maison de retraite se jure de se confiner avec ces personnes âgées loin de leur famille afin de les aider. En fait, « pour tenter de les sauver, certains sont prêts à sacrifier beaucoup » (Baron, 2020, paragr. 1). Cependant, les autorités françaises ne semblent pas satisfaites. En effet, « La solution n’est donc pas sans risque. Elle n’est pas non plus approuvée par les autorités françaises. Pourtant, d’autres établissements semblables auraient emboîté le pas sans le médiatiser » (Baron, 2020, paragr. 26), révèle le journaliste. Contrairement à d’autres pays, les choses se sont produites différemment. La Turquie, par exemple, où l’on considère la vieillesse comme une source de force et d’inspiration, n’a pu les abandonner dans cette crise. En effet, le président turc a insisté sur la nécessité de veiller à ce que les besoins des citoyen·ne·s, en particulier des personnes âgées, soient satisfaits non pas en termes de recommandations de propagande, mais plutôt dans des actions concrètes sur le terrain (Al-Faqih, 2020).

Comme de raison, dans le cycle de la vie, la vieillesse comme la jeunesse ne sont qu’une question de temps, car un jour ou l’autre viendra le tour de chacun·e à vieillir. Plusieurs doctrines, y compris en Islam, cette religion dite barbare et extrémiste, nous rappellent si bien cette vérité fondamentale de la condition humaine ; priant sans cesse Dieu pour nous aider à accomplir au mieux nos devoirs envers les personnes vieillissantes, à les chérir et à les respecter en donnant ainsi un bon exemple à nos propres enfants.

3. FAUT-IL REVOIR TOUTES NOS THÉORIES DES SCIENCES, TECHNOLOGIES, SOCIÉTÉS ET ENVIRONNEMENT (STSE) ?

La science est-elle limitée, impuissante devant ce virus ? Pourquoi la science se lève-t-elle pour la COVID-19 et non pas pour d’autres causes de mortalité dans le monde ? Le cours STSE nous enseigne que la science est aussi théorique qu’empirique. En effet, oui la science est basée sur l’expérimentation et la vérification. Mais, a-t-on précisé la durée de cette expérimentation ? De plus, le temps serait-il un facteur négligeable ? Trois cents personnes au Québec meurent d’une simple grippe saisonnière (Cousineau, 2020) et selon l’Organisation des Nations unies (ONU) : « Chaque jour, 100 000 personnes succombent de la faim ou à ses suites et quelqu’un perd la vue toutes les quatre minutes par manque de vitamine A […] et qu’un enfant meurt de faim toutes les sept secondes »(Lefebvre, 2006, paragr. 1).Ces estimations sont considérablement élevées par rapport à environ 7000 morts enregistrés chaque jour suite à la COVID-19.  En Afrique, comme en Asie, les gens meurent de la famine ou par les guerres. A-t-on besoin de mourir plus vite pour que les politicien·ne·s réagissent aux soucis de la population ? Notre expérimentation quant à la découverte du remède ou de vaccin devient un intérêt de toute une planète et pourtant, les jeux politiques sont toujours là malgré le temps qui nous menace…!L’institut de virologie ou le marché de Wuhan, qui ont peut-être causé la fuite de ce virus en Chine, sont-ils les seuls auteurs de cette propagation ? Si c’est oui, la science est responsable en partie de ces centaines de milliers de morts dans le monde. Mais, la science et la technologie sont-elles les seuls facteurs communs avec le développement pour lequel on paie maintenant le prix de plusieurs vies ?

LES ENJEUX DE LA COVID-19 : ENTRE MÉDECINS ET POLITICIENS ?

Pourrons-nous envisager d’utiliser la chloroquine comme remède à la COVID-19 ? En éducation, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! Faut-il recourir à des aides gouvernementales, oui ou non ? Au lieu d’attendre des essais de laboratoire qui peuvent prendre parfois des années, pourquoi refusons-nous l’utilisation de la chloroquine pour sauver des vies d’un simple geste ? Cette position prise par Dr Didier Raoult à Marseille en France a trouvé plusieurs opposants : « On essaie souvent de faire taire ceux qui ont eu raison trop tôt » (De Sagazan, 2020, paragr. 9). Mais, selon certains témoignages, ceci est forcément politique. En effet, « Raoult a agi comme un agent chimique révélateur d’une cartographie idéologique qui existait déjà, note le sociologue Gérald Bronner. Ses soutiens sont cohérents. C’est une molécule devenue politique » (Dupont, Mahler et Le Coat, 2020, paragr. 1).

D’autre part, une autre course est lancée pour le vaccin, l’enjeu est grand ! Qui des États-Unis, de l’Université d’Oxford en Angleterre ou de l’Allemagne emportera l’honneur du couronnement du vaccin contre le coronavirus ? L’industrie pharmaceutique s’engage pour sauver une économie d’un pays au lieu de sauver des vies par un acharnement pour le remède et le vaccin qui s’évalue en chiffres !

Pour l’éducation, on ne peut s’empêcher de vivre notre ère numérique malgré nous. Qu’a proposé le Québec ? Des trousses pédagogiques expédiées à un million d’élèves (Fortier, 2020). Aussi, partout au Canada, on a privilégié l’apprentissage par Internet. Et pourtant beaucoup de parents étaient contre la technologie dans l’enseignement de leurs enfants. Dans les pays défavorisés l’apprentissage par internet demeure un luxe ! En effet, selon l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), la moitié des élèves de la planète sont sans ordinateur à la maison (Agence France-Presse, 2020) car 826 millions d’entre eux n’ont pas accès à un ordinateur à domicile et 43 % [706 millions] n’ont pas Internet (Agence France-Presse, 2020). Aussi, « Les disparités sont particulièrement marquées dans les pays à faible revenu : en Afrique subsaharienne, 89 % des apprenant·e·s n’ont pas accès aux ordinateurs familiaux et 82% n’ont pas Internet » (Agence France-Presse, 2020, paragr. 3), nous fait remarquer l’UNESCO. D’après la même organisation, au moins 1,5 milliard d’élèves et 63 millions d’enseignant·e·s sont touché·e·s par la pandémie de la COVID-19 (Agence France-Presse, 2020) parce que des écoles ont été fermées dans plus de 191 pays alors que l’apprentissage en ligne pour les régions où les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les autres méthodes d’enseignement ne sont pas accessibles ou tout simplement impossibles (Agence France-Presse, 2020).

Enfin, en ce qui concerne les aides gouvernementales, le gouvernement du Canada et beaucoup d’autres pays dont les caisses sont bien garnies, grâce aux impôts et taxes des contribuables, ont mis en place une aide gouvernementale pour les personnes touchées de près ou de loin par ce virus, contrairement à plusieurs pays à faibles moyens financiers qui ne pouvaient s’offrir ce luxe : les citoyen·ne·s meurent plus de faim que de la COVID-19.

OÙ SE SITUE L’AFRIQUE DANS CETTE CRISE DE LA COVID-19 ?

« En Afrique, sommes-nous toujours considérés comme des singes de laboratoire, même au 21e siècle? »

Où sommes-nous situés dans cette crise ? Le coronavirus est-il avec nous ou contre nous, les Africains, Africaines, vivant sur le continent ? Entre singes, cobayes ou rats de laboratoire, que représentent les pays opprimés tels que ceux de l’Afrique dans la crise de cette pandémie ? Jusqu’où iront ces pays occidentaux porteurs de faux symboles de paix et de bienfaisance afin de les exploiter pour leurs intérêts économiques ? En effet, alors que la France profite du prétexte d’aider ces peuples et lance la réflexion à ses essais de laboratoire pour le vaccin de la COVID-19, beaucoup d’internautes ont réagi à cela et les médias sociaux ont éclaté. Cette fois-ci, parce que nous sommes une planète numérique et grâce à la technologie, on a pu tout démasquer ! En effet, les politicien·ne·s vont essayer par tous les moyens de gagner cette bataille contre le numérique lancée depuis toujours. Pourtant, ces pays ont tout simplement besoin d’équipement médical nécessaire pour combattre la pandémie !

QUELLES PERSPECTIVES POUR L’APRÈS LA COVID-19 ?

« La pandémie de coronavirus va provoquer une récession économique mondiale en 2020 qui pourrait être plus forte que celle observée lors de la crise financière de 2008-2009, mais l’activité économique mondiale devrait rebondir en 2021 », a déclaré le Fonds monétaire international (AFP et Reuters, 2020, paragr. 1). Espérant que les autres pays, qui ont mis du temps à contrôler la propagation du virus et qui ont conduit à des pertes humaines considérables, apprennent de leurs erreurs pour le futur. Comme disait le grand physicien Albert Einstein : « Une personne qui n’a jamais commis d’erreur n’a jamais rien essayé de nouveau » (Le Parisien, 2020) et que : « … la connaissance de la connaissance doit-elle apparaître comme une nécessité première qui servirait de préparation à l’affrontement des risques permanents d’erreur et d’illusion… » (Morin, 1999, p.1). D’après ce dernier, ces erreurs seraient justifiées, pourvu qu’elles ne servent pas à prioriser les intérêts économiques au détriment de vies humaines, bien sûr !

Une question à se poser : ensemble, spiritualité et science sauveraient-elles l’humanité ? Dans plusieurs pays les cloches des églises pour les catholiques ou l’appel à la prière pour la religion musulmane ont permis de donner espoir et sérénité. Finalement, des personnes se retournaient vers la paix intérieure et s’approchaient de Dieu. Il était grand temps, pour l’espèce humaine de nous repenser une meilleure vie où il n’y a pas de haine entre les traditions, les ethnies et les différences et de nous unir dans un seul village planétaire. Comme disait Albert Einstein : « La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle » (Citation du Jour, 2020).

CONCLUSION

Entre vérité certaine ou incertaine, y aurait-il des avantages tirés de la crise pandémique de la COVID-19 ? Quelle serait notre nouvelle carte géopolitique ? La COVID-19 a-t-elle réussi à faire cesser le feu dans le monde ? A-t-elle rendu à la famille son sens perdu depuis longtemps surtout dans les pays du G7 et du G20 ? Après la COVID-19, qui de la Chine ou des États-Unis serait l’élite mondiale ? Qu’en est-il de l’Union européenne après qu’on ait laissé l’Italie seule dans sa crise, preuve pour plusieurs adhérents, qui pensent que c’est une indignation à ce qu’on appelle union ? La banque mondiale serait-elle capable d’aider continuellement en cette crise ? Certaines de ces questions auront des réponses et d’autres non. C’est seulement l’avenir qui pourra nous répondre…

RÉFÉRENCES

AFP et Reuters. (2020, 24 mars). Coronavirus : la récession mondiale pourrait être pire que pendant la crise financière. La Tribune. https://www.latribune.fr/economie/international/coronavirus-la-recession-mondiale-pourrait-etre-pire-que-pendant-la-crise-financiere-843136.html

Agence France-Presse. (2020, 21 avril). La moitié des élèves de la planète sans ordinateur à la maison. La Tribune. https://www.latribune.ca/actualites/monde/la-moitie-des-eleves-de-la-planete-sans-ordinateur-a-la-maison-96b3ca01face6c2c0b9e238bf641c2e8

Al-Faqih, I. (2020, 10 avril). رعاية المسنين بأزمة كورونا غائبة أوروبياَ وحاضرة تركياَ )مقال [Prendre soin des ainés face à la crise du coronavirus : une absence en Europe et une présence en Turquie]. Anadolu Agency. https://www.aa.com.tr/ar/التقارير/رعاية-المسنين-بأزمة-كوروناغائبة-أوروبياَََ-وحاضرة-تركياََ-مقال-/1799387

Baron, Y.D. (2020, 28 mars). Se sacrifier pour les ainés. Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1689115/france-aines-vulnerables-coronavirus-personnes-agees-residences

Benessaieh, K. (2020, 3 avril). Les virus les plus mortels des 50 dernières années. La Presse. https://www.lapresse.ca/covid-19/2020-04-03/les-virus-les-plus-mortels-des-50-dernieres-annees

Citation du Jour. (2020). Toutes les citations de Albert Einstein, ses meilleures penséeshttps://citations.ouest-france.fr/citations-albert-einstein-288.html.

Cousineau, M-E. (2020, 5 février). Au Québec, la grippe saisonnière est plus à craindre que le coronavirus. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/sante/572245/au-quebec-la-grippe-saisonniere-est-plus-a-craindre-que-le-coronavirus

De Sagazan, P. (2020, 25 mars). Didier Raoult, l’électron libre qui dérange la Macronie et les sachants. Valeurs actuelles. https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/didier-raoult-lelectron-libre-qui-derange-la-macronie-et-les-sachants-117432

Dupont, L., Mahler, T. et Le Coat C., V. (2020, 27 mai). Chloroquine : comment Didier Raoult a divisé politiques et intellectuels. L’Express.https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/chloroquine-comment-didier-raoult-a-divise-politiques-et-intellectuels_2126671.html

Fontemaggi, F. et Milasin, L. (2020, 18 mai). Coronavirus: l’ennemi de l’humanité. Le Droit. https://www.ledroit.com/actualites/monde/coronavirus-lennemi-de-lhumanite-ffca1f3b5ca83678fe356b431fc8ee8d

Fortier, M. (2020, 7 avril). Des trousses pédagogiques expédiées à un million d’élèves. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/education/576521/les-ecoles-publiques-en-vitesse-de-croisiere-dit-roberge

Lefebvre, L. (2006, 16 janvier). 840 millions de personnes ne mangent pas à leur faim. L’humanité. https://www.humanite.fr/node/342602

Le Parisien. (2020). Citations d’Albert Einstein sur Erreur. https://citation-celebre.leparisien.fr/auteur/albert-einstein?theme=erreur

Morin, E. (1999). Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur. Paris : Seuil.

Pangestu, M., E. (2020, 8 avril). Crise du coronavirus : pour les pays pauvres, le pire est à venir. Banque Mondiale Blogs. https://blogs.worldbank.org/fr/voices/crise-du-coronavirus-pour-les-pays-les-plus-pauvres-le-pire-est-venir

Catégories : Nouvelles