Au commencement …


Donatille Mujawamariya, Janelle Fournier et Shelina Adatia

Université d’Ottawa

Nous étions à l’heure du temps, jusqu’au 10 mars 2020, quand subitement le cours hybride d’hiver 2020, EDU 6506 – Sciences, Technologies, Société, Environnement (STSE), offert à l’Université d’Ottawa, Faculté d’éducation, devient totalement hors campus (c’est-à-dire, à distance). La COVID-19 avait soudainement rejoint notre cours, mais sans invitation de notre part. Deux séances d’enseignement/apprentissage nous restaient, et nous, professeure et étudiant·e·s, avons décidé de relever le défi de la COVID-19 à travers notre travail final. Le travail visait à contextualiser les concepts abordés dans ledit cours en vue de s’approprier les relations entre STSE, une belle occasion à saisir que nous offrait la COVID-19. Les huit étudiant·e·s du cours d’études supérieures étaient alors convié·e·s, à se positionner face au coronavirus sous format d’une courte dissertation. Sept des huit ont librement consenti à partager leur réflexion avec le grand public sur « Moi et le Coronavirus : Quelle société pour demain ? ».

« D’après vos acquis dans le cours EDU 6506-STSE, pensez votre expérience personnelle que vous vivez présentement, suite à la pandémie de la COVID-19, pour vous projeter dans la société de demain (court, moyen et éventuellement long termes) en ce qui a trait aux STSE. Il s’agit d’une réflexion documentée, dans la mesure du possible (texte dactylographié, 3 à 5 pages au maximum, double interligne, taille de caractère – 12 points) » (Mujawamariya, 2020).

Dans le premier chapitre, L.M., comme elle préfère s’identifier, reproche à l’Occident de se montrer alerte à la COVID-19 alors que pendant des décennies il a fermé les yeux à l’Ébola, au VIH et bien d’autres épidémies qui ont fait des ravages à des vies humaines ailleurs dans le monde, mais un peu moins à l’Occident. Dans le deuxième chapitre, Demeya Sonkeng se réjouit du bien qu’elle a retiré de la pandémie de la COVID-19 en prenant soin de son fils, même si elle venait de perdre son emploi. Le temps de qualité auprès de son enfant n’a pas de prix, il vaut le meilleur or du monde. Dans le chapitre trois, Telemaque remet en question les rapports entre les communautés humaines. Au lieu de s’ouvrir aux autres dans l’esprit d’entraide, la mondialisation ferme les frontières. À chacun pour soi à quelques exceptions près. Dans le chapitre suivant, Milord fait quasiment le même constat sur ce qu’est devenu notre village planétaire, pour que du national on se préoccupe également de l’international. Pourquoi nous débarrasser des personnes vieillissantes en les enfermant dans des résidences de retraite et des foyers pour les ainé·e·s ? Yuego Talom nous suggère dans le chapitre cinq des leçons à tirer de l’Afrique où générations et générations cohabitent et se valorisent mutuellement. Ces personnes vieillissantes qui nous quittent sont des bibliothèques qui brûlent, selon l’adage africain. Il y aura une fin à la COVID-19. Gardons espoir avec Ngah. Mais quels lendemains, en famille, au travail ? Dans le chapitre six, l’auteur nous met en garde face à la porte d’entrée que la COVID-19 nous ouvre au télétravail, quoique cela puisse être tentant. Parole de sagesse, Watat Kapseu, dans le chapitre sept, trouve que pour la survie humaine, la Terre a besoin de vacances annuelles, à commencer par nous-mêmes. Nous devons ralentir notre rythme de consommation pour ne pas épuiser cette mère Nature afin de consommer les sciences et les technologies intelligemment et ne pas nuire à notre société et notre environnement. En lisant ces textes, nous vous encourageons à rire et à pleurer, mais aussi à vous demander comment la COVID-19 a influencé votre vie et la vie d’autrui, surtout ce que cela pourrait signifier pour les générations futures.

Bonne lecture et bonne réflexion !

RÉFÉRENCE

Mujawamariya, D. (2020, 24 mars). Énoncé du travail final : Cours EDU 6506 – Sciences-Technologie-Société-Environnement., Hiver 2020. Ottawa : Faculté d’éducation, Université d’Ottawa.

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